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ATELIERS THÉORIQUESThématiques
Ateliers théoriques et méthodologiquesThéorie et usages de la figureLa notion de figure est à la croisée de l’image et du texte. Figure, peut être synonyme d’image, de gravure ou d’illustration, et désigne en peinture les personnages d’un tableau. Dans la langue classique, figure renvoie au corps tout entier, tandis que l’usage moderne lui assigne plutôt le visage. Mais figure, c’est aussi la figure de style, ou les figures du discours, qui structurent le texte. Enfin, la Bible parle, enseigne figurément, ou par figures, les récits de l’Ancien Testament étant supposés préfigurer les Évangiles. De la figure, on passe alors à la figuration et à la fiction, dans l’idée que le récit imaginaire, que la mise en scène figure, délivre obscurément un message, une leçon, une idée. L’objectif de cet atelier est d’abord d’interroger l’usage que nous faisons du terme figure pour l’analyse du texte et de l’image, dans des contextes culturels, génériques, historiques différents. On discutera ensuite la dimension axiologique de la figure : une figure figure-t-elle toujours un sens, une leçon ? quelle est l’autonomie de la figure ? Enfin, comment se répartissent et s’articulent matérialité de la figure d’une part, élaboration abstraite et sens caché d’autre part ? Théorie et usages de la scèneIl y a une scène concrète, le lieu de la scène au théâtre, et une scène abstraite, le découpage d’une séquence dans un récit : en anglais, stage et scene. On se propose d’interroger cette dualité fondamentale de la scène. Omniprésente dans les arts visuels comme dans la littérature, la scène représente un moment perçu comme exceptionnel, fortement théâtralisé et digne d’être mémorisé. Dans le texte, elle échappe au fil narratif pour adopter une logique picturale, et constitue un espace-temps hors normes, qui fait tableau. En peinture, et dans la peinture d’histoire notamment, la scène identifie ce moment à l’épisode tout entier qu’elle est censée représenter. Dans le livre illustré, c’est souvent une scène que l’illustrateur choisit de représenter. La scène fonctionne ainsi comme une unité transposable du texte à l’image et de l’image au texte : elle est le dispositif le plus simple susceptible de faire le lien entre ces deux media. L’objectif de cet atelier sera d’abord d’explorer les modalités d’expression de ce dispositif scénique, ses variations dans le temps, les genres et les supports de la représentation. On se demandera notamment comment le passage du texte à l’image (illustration), ou de l’image au texte (description) redécoupe la scène et en redessine le dispositif. On s’interrogera enfin sur les limites de la scène : limites matérielles (la coulisse, le cadre, les marqueurs syntaxiques), mais aussi imaginaires et symboliques (le hors-scène, les effets de hantise et de conjuration). Théorie et usages des dispositifsL’étude des relations entre texte et image ne confronte pas seulement deux media hétérogènes ; elle pose le problème de l’articulation entre deux traditions, de la critique littéraire et de l’histoire de l’art, et entre l’éventail des méthodes d’analyse auxquelles elles ont donné lieu. Le dispositif est l’outil commun qui permet de circuler d’un support à l’autre, d’un champ disciplinaire à un autre, et de dégager un noyau de fonctionnement commun. Il constitue donc un enjeu fondamental pour les études intermédiales. Le terme est souvent pris d’abord dans un sens assez vague, comme l’arrangement, la constellation ou l’organisation dynamique d’éléments constitutifs d’une œuvre artistique ou littéraire, ou d’un ensemble d’œuvres. Il peut donc se comprendre ici comme dispositif d’un texte, d’une image, ou d’un ensemble texte-image (le livre illustré, le film, l’album). D’autre part, par rapport à son objet, il fonctionne comme un régulateur interne (ordonnant les articulations internes de l’œuvre) mais aussi externe, inscrivant l’œuvre dans un rapport, ou un système de rapports, avec un milieu (culturel, social, politique) et un public (spectateurs ou lecteurs). L’enjeu de cet atelier sera de tester l’efficacité heuristique des dispositifs. Il s’agira de discuter et de mettre à l’épreuve différentes modélisations du dispositif, d’interroger leur généalogie et leur évolution, d’explorer les types d’analyse auxquels elles peuvent donner lieu. Problèmes et enjeux de l’illustrationA priori, l’illustration est une image qui devrait venir après le texte, pour l’éclairer. Mais elle le fait au moyen d’une logique de l’image qui n’est pas celle du texte, et peut tout aussi bien en opacifier le sens et en brouiller la compréhension. Dans cet atelier, l’analyse d’image sera centrale pour comprendre jusqu’où la présupposée subordination de l’image au texte est effective. Il s’agira également de comprendre quels choix artistiques (sélection, répétition, disjonction…), permettent de façonner une image possible du texte, relevant parfois davantage de la sensibilité de l’illustrateur que de l’intention de l’écrivain, et participant ainsi au réservoir de représentations, matérielles et immatérielles, qui habitent et façonnent le texte jusque dans sa réception. On interrogera enfin la fonction de l’illustration, qui a beaucoup varié dans l’histoire, et d’une culture à l’autre, d’un genre à l’autre : préparation de la lecture et séquençage du texte ? séduction de l’acheteur et du lecteur ? normalisation ou au contraire complexification de la fiction ? Problèmes et enjeux de l’adaptationCet atelier proposera aux participants une réflexion autour du problème de l’adaptation cinématographique : il s’agira de questionner les notions de perte et de gain, d’ajout et de retrait, de citation et de recréation, pour comprendre les dynamiques essentielles qui se tissent entre deux médiums artistiques, la littérature et le cinéma, qui partagent le récit comme caractéristique essentielle, mais diffèrent radicalement dans leur mode de production de la représentation. Cette différence implique d’autres méthodes d’analyse et, peut-être, une hybridation des méthodes : on s’interrogera sur les questions de plan, de séquençage, de montage (d’un film), au regard de celles de focalisation, de scène et d’articulation logique (d’un texte), pour explorer les processus d’enrichissement et de réduction du récit en mouvement. |
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